duminică, 9 iunie 2013

Unité 6
Les contes


Le mot conte désigne à la fois un récit de faits ou d'aventures imaginaires et le genre littéraire (avant tout oral) qui relate lesdits récits. Le conte, en tant qu'histoire, peut être court ou long. Conçu pour distraire comme po



ur édifier, il porte en lui une force émotionnelle ou philosophique puissante. Depuis la Renaissance, les contes font l'objet de réécritures, donnant naissance au fil des siècles à un genre écrit à part entière. Cependant, il est distinct du roman, de la nouvelle et du récit d'aventures par son rejet de la vraisemblance.
Il y a donc deux pratiques du genre littéraire du conte : orale et écrite. Ces deux pratiques se différenciant par leur mode de création et de diffusion comme par leur contenu, il convient de les distinguer. Le conte est un objet littéraire difficile à définir étant donné son caractère hybride et polymorphe. Le genre littéraire comme les histoires elles-mêmes font l'objet d'études convoquant des savoirs connexes, à la lumière des sciences humaines, tels que l'histoire littéraire, la sémiologie, la sociologie, l'anthropologie ou la psychanalyse.



Les formulettes servent à :
  • introduire le récit. C'est la porte qu'on ouvre. De l'autre côté, il y a l'univers magique. Le silence se fait. Le conteur se met en voix.
  • rythmer le récit. C'est le refrain de l'histoire. Des mots ou des formes simples se répètent d'étape en étape, comme pour marquer un temps de repos et de rêverie avant d'aller plus loin.
  • fermer le récit. C'est la porte qui se referme. Elles soulignent l'aspect fictif du récit, rompent l'illusion réaliste et ramènent l'auditoire à la réalité quotidienne.
Quelques exemples de formulettes d'ici :
* Formulettes de début

  • Il était une fois...
  • Au temps jadis...
  • Une fois il y avait, une fois il y aura...
  • Voici ce qui fut ici, cela sera ou ne sera pas...
  • Plus je vous en dirai, plus je mentirai et je ne suis pas payé pour vous dire la vérité...
* Formulettes de début et de fin :

  • A Pampelune, quatorze vents, au logis de beaux chats blancs.(...) On y a fort bien mangé, j'y étais, je peux vous le raconter.
  • Ce sont des contes de Robert mon oncle.(...) Je passe par un pré, mon conte est achevé.
  • Ce sont des histoires de la forêt noire.(...) Ce sont des histoires de mon oncle Grégoire.
  • Cric, crac, ah quel malheur, ma petite sœur est tombée dans le beurre.(...) La nuit est venue, le coq a chanté et mon conte est terminé
  • Cric, crac, berlurette, mes lunettes, Saint-Glinglin, mes patins.(...) Tout le monde dansa, grands et petits, j'en suis revenu et mon conte est fini, cric, cric.
  • Cric, crac, entendu, convenu, turlututu chapeau pointu.(...) Et le coq à l'aurore chanta, le coq du jour claironna et le conte finit là.
  • Cric, crac, faites silence, faites silence, c'est la queue du chat qui danse.(...) La petite souris fait i i i et voilà, mon conte est fini.
  • Cric, crac, j'ai la clef dans mon sac.(...) Et cric et crac, voilà l'histoire sortie de mon sac.
  • Cric, crac, je vais dans le pré(...) Je suis passée par le pré, tric, trac, mon conte est achevé.
  • Cric, crac, sabot, cuillère à pot, je sais un conte.(...) Ni, ni, mon petit conte est fini.
  • Cric, crac, tu danses, sur la balance, tu t'envoles du pot de colle.(...) Courou, courou, tu passes par le petit trou.
  • Faites silence, faites silence, mon histoire commence.(...) C'est fini pour moi.
  • Faites silence, faites silence, c'est la queue du chat qui danse, quand le chat a dansé, quand le coq il a chanté, le silence est arrivé, mon histoire peut commencer.(...) Je monte sur la queue d'une souris, elle fait tititi, et mon conte est fini.
* Formulettes de fin :
  • Cric, crac, écoutez bien, je l'entends d'ici, la fauvette fait cui-cui et voilà, le conte est fini.Et le conte continue, et continue, et continue jusqu'à se noyer dans la mer.
  • Et le conte pénétra dans la forêt ... Il nous rapportera une récolte, et peut-être deux encore.
  • Kiki carabi, mon histoire est finie pour aujourd'hui.
  • Le conte est fini, je vais le replacer sous l'arbre où je l'ai trouvé et où quelqu'un viendra le reprendre


Ammamellen et Élias

    Ammamellen avait une sœur et, toutes les fois qu'elle mettait au monde un garçon, il le tuait.
Les choses se passèrent ainsi jusqu'à ce qu'un jour, ayant accouché en même temps que sa servante, la sœur d'Ammamellen lui donna son fils et prit avec elle l'enfant de cette dernière.
Ammamellen vint, saisit cet enfant et le tua. Le fils de la femme libre resta chez la servante ; il grandit et devint homme.
Il s'appelait Élias.
Il n'est rien qu'Ammamellen, qui n'était pas dupe de lasupercherie, ne tentât pour attirer Élias dans un piège et le tuer. Mais le garçon était plus rusé que lui et il ne put accomplir ses projets de meurtre.
Un jour, Élias se rendit chez Ammamellen ; il avait très soif et Ammamellen tenait secret le lieu où l'on trouvait de l'eau dans la montagne. Le sol de la montagne était de roche dure et ne conservait pas l'empreinte des pieds.
Ammamellen allait la nuit avec ses serviteurs faire boire les troupeaux et rentrait pendant que tout le monde dormait encore.
Élias prit alors les souliers des serviteurs et les enduisit de graisse.
Le lendemain, il suivit leurs traces. Là où les souliers avaient touché le rocher, ils avaient laissé de la graisse. Le garçon put ainsi arriver jusqu'à l'eau.
Ammamellen l'avait vu et le suivait.



Au moment où Élias, penché au-dessus de l'eau, s'apprêtait à boire, il aperçut l'image d'Ammamellen qui tirait son sabre et allait l'en frapper sur la nuque. Il eut juste le temps de s'élancer et de s'enfuir de l'autre côté.
Un autre jour, Ammamellen marcha jusqu'à une vallée et, avec des pattes d'animaux morts, il y fit des traces de chamelles, de chèvres, de brebis et d'ânes. Il y mit aussi trois vieux chameaux : l'un borgne, l'autre galeux et le troisième ayant la queue coupée.
Il rentra chez lui et, le lendemain, il proposa à Élias, en échange de sa tranquillité : « Va visiter cette vallée au loin, tu nous diras ce qu'il s'y trouve. »
Élias se rendit dans la vallée et, lorsqu'il fut de retour, Ammamellen lui demanda : « Eh bien, as-tu visité cette vallée ?
— Oui, répondit Élias, je l'ai visitée.
— Et que s'y trouve-t-il ? Le pays te plaît-il, oui ou non ?
— Il me plaît, seulement il y a des traces d'animaux morts et trois vieux chameaux dont l'un est borgne, l'autre galeux et le troisième a la queue coupée.
— Comment distingues-tu la trace d'un animal vivant d'un animal mort ?
— La trace d'un animal vivant revient sur elle-même, tandis que celle d'un animal mort ne revient pas.
— À quoi reconnais-tu qu'un vieux chameau est borgne ou qu'il a ses deux yeux ?
— Le chameau borgne mange toujours les arbres du côté de son bon œil.
— Et le chameau galeux ?
— On reconnaît un chameau galeux parce qu'il se gratte à tous les arbres qu'il rencontre.
— Et qu'est-ce qui te fait distinguer un chameau dont la queue est coupée de celui qui a sa queue ?
— Lorsqu'un chameau qui n'a pas de queue vient à fienter, les crottes restent en tas, tandis que celui qui a sa queue s'en sert pour les disperser. »
Quelque temps plus tard, Ammamellenn, qui ne s'avouait pas vaincu, alla dans un certain endroit et ramassa beaucoup d'herbes dont il fit plusieurs tas. Il revint et dit à Élias :
« Demain, tu iras à tel endroit et tu rapporteras l'herbe que j'y ai mise en tas. »
Le lendemain, Ammamellen prit les devants et se blottit dans un tas d'herbe, attendant Élias pour le tuer.
Celui-ci vint et rassembla toute l'herbe, excepté un tas dont il ne voulut pas s'approcher. Ses compagnons l'interrogèrent :
« Tu as rassemblé tous les tas d'herbe, pourquoi laisses-tu celui-là ?
— Celui-là respire, dit Élias ; les autres ne respirent pas. »
En entendant cela, Ammamellen se leva précipitamment, saisit son javelot et le lança contre Élias qu'il manqua.
Il s'écria alors : « Va, je m'incline devant toi, fils de ma sœur, que ma sœur a enfanté et qu'elle a fait enfanter à sa servante. »
Et, depuis ce jour, Élias peut vivre près de sa mère en toute tranquillité.


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